La première fois que le futur champion est repéré, il a tout juste 13 ans. Issu d’un milieu modeste, il fait alors partie des 3 600 écoliers du quartier populaire d’El Merja. Lors d’une opération de détection organisée par la section athlétisme du Fès Country Club, il fait la rencontre de celui qui deviendra son mentor, l’ex-coureur de fond Karim Tlemçani, qui l’entraîne encore à ce jour.
Formé à partir de 2013 à l’Académie internationale Mohammed-VI d’Ifrane, il participe l’année suivante, à l’âge de 18 ans, à la première compétition internationale majeure de sa carrière : les championnats du monde juniors d’athlétisme à Eugene (États-Unis). Il termine au pied du podium de l’épreuve du 3 000 m steeple, qui deviendra sa spécialité.
Il prendra sa revanche huit ans plus tard, en 2022, dans cette même ville de l’Oregon, en devenant le premier athlète non-kényan à remporter le 3 000 m steeple dans un championnat du monde d’athlétisme depuis 1987, après avoir connu la consécration olympique aux Jeux de Tokyo de 2020, disputés en juillet 2021, où il décroche une médaille d’or.
L’art de varier les rythmes
Si l’athlète de 27 ans est aussi performant dans cette épreuve particulièrement technique, c’est parce qu’il a l’art de varier les rythmes et, surtout, possède une grande fluidité dans le franchissement des obstacles, ce qui lui permet de creuser l’écart avec ses adversaires.
Comme cela a encore été le cas ce mardi 22 août aux championnats du monde d’athlétisme de Budapest, où il a décroché son deuxième deuxième titre mondial consécutif sur le 3 000 m steeple, avec un temps de 8 min 03 sec 53, devant l’Éthiopien Lamecha Girma, favori de l’épreuve, et le Kényan Abraham Kibiwot.