ÉDITORIAL – Après le Mali (août 2020), la Guinée (septembre 2021), le Burkina (janvier 2022) – on vous passera les coups d’État dans le coup d’État à Bamako comme à Ouaga –, voici donc venu le tour du Niger et du Gabon, quatrième et cinquième dominos africains à tomber entre les mains de nos valeureux « sauveurs » en treillis.
Soyons clairs : nous avons condamné sans réserve les trois précédents putschs, quelles que soient les circonstances, les explications ou justifications, souvent fumeuses et hypocrites. Il en est de même pour ceux qui ont frappé Niamey et Libreville, et renversé Mohamed Bazoum et Ali Bongo Ondimba. Nous ne croyons ni en l’honnêteté, ni en la probité, ni aux intentions louables de ceux qui ont pris le pouvoir au prétexte, la main sur le cœur, de sauver la nation.
Populisme éhonté
Examinons les maux qu’ils mettent en avant pour justifier l’injustifiable. Corruption et népotisme ? Ces militaires comptent parmi les plus corrompues des nomenklaturas locales, plus habiles à surfacturer des contrats d’armement et à imposer leurs commissions qu’à traquer les jihadistes dans la zone des « trois frontières », plus prompts à nommer leurs proches qu’à promouvoir les plus compétents.