Société

Aux origines de la divination marocaine

Si l’islam condamne fermement la pratique de la sorcellerie, il reconnaît son existence et a intégré une part de magie. Au Maroc, pays multiculturel de tradition soufie, confrérique et maraboutique, cette magie semble avoir pris une ampleur inédite.

Réservé aux abonnés
Mis à jour le 26 août 2023 à 16:09

Rituel de la confrérie soufie des Hmadcha, à l’ouverture du 10e Festival Gnawa d’Essaouira, le 19 juin 2007. © Montage JA : ABDELHAK SENNA/AFP

MAROC, TERRE DE MAGIE ET DE SORTILÈGES (1/3) – Le Maroc, royaume de la sorcellerie ? C’est en tout cas une réputation – ou un cliché – tenace. En 1926, l’historien français Georges Hardy – directeur de l’Instruction publique, des Beaux Arts et des Antiquités au Maroc de 1919 à 1925 – écrivait déjà : « Dans toute l’étendue des pays musulmans, le royaume est toujours passé pour la terre des sorciers par excellence. »

À Lire[Série] Maroc, terre de magie et de sortilèges

L’écrivain casablancais Jalal El Hakmaoui va plus loin et estime que « dans l’inconscient collectif des Moyen-Orientaux, les Marocains sont des exégètes, des grammairiens et des fqihs dont le savoir est associé à une science occulte ». Sans doute parce que la culture marocaine, à la fois amazighe, juive, arabe et africaine, et sa spiritualité d’inspiration soufie demeurent sources de mystère au Moyen-Orient et butent sur l’orthodoxie identitaire et religieuse des pays du Golfe. D’ailleurs, pour celles et ceux qui y croient, c’est justement ce patchwork culturel qui ferait de la magie marocaine l’une des plus puissantes au monde.

Les clichés ont la peau dure