« Sosso Maurice Aurélien, je te déclare la guerre. Il y aura un cadavre au sol. » La menace adressée via Meta (ex-Facebook) au recteur de l’Université de Yaoundé I est signée de Damaris Mandob, 44 ans, enseignante de biochimie au sein de cette institution. En cette soirée du 11 août, elle a appris, via la radio nationale (CRTV), et comme deux de ses collègues, Gaston Ndock Ndock et Fridolin Nke, sa radiation de l’université à la suite d’un conseil de discipline organisé du 2 au 4 août, qu’ils avaient par ailleurs boycotté.

Le recteur de l’Université de Yaoundé I, Maurice Aurélien Sosso, le 26 décembre 2017 à Yaoundé. © Jean-Pierre Kepseu/PANAPRESS/MAXPPP
La radiation de ces universitaires est la conséquence d’un bras de fer qui a débuté en 2021. Le recteur avait alors constaté des « fuites massives » de documents administratifs de son établissement. Après enquête, celles-ci auraient été, selon lui, orchestrées par Gaston Ndock Ndock, son ex-attaché de cabinet. Lequel a donc été sanctionné d’une suspension au début de l’année 2022. « Les documents confidentiels des universitaires ne doivent pas se retrouver dans l’espace public. J’ai décidé d’y mettre fin », a confié le patron de l’université à Jeune Afrique.