Le gouvernement d’union nationale libyen, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, a démenti, le 17 août, avoir cédé les droits sur le port civil d’al-Khoms, ou autorisé son utilisation comme base militaire par des forces étrangères.
Accusations « sans fondement »
« Ce qu’il se dit sur la cession par l’État du port d’al-Khoms ou sur l’autorisation de l’exploiter en tant que base navale étrangère est incorrect et sans fondement », a déclaré Mohamed Hamuda, le porte-parole du gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah, qui était sur place. À ses côtés se tenaient le chef d’état-major de la marine libyenne, Noureddine el-Bouni, et le directeur de l’Autorité des ports et du transport maritime, Mohamed el-Siwiwi.
Le porte-parole réagissait aux protestations de centaines d’habitants de cette ville côtière, située à 120 km à l’est de Tripoli, qui accusent le gouvernement de vouloir céder une partie de ce port à la Turquie, pays allié du gouvernement Dbeibah, et ce à des fins militaires.
Du 13 au 17 août au matin, ils ont incendié des pneus, barré les routes et bloqué l’accès à cet important port commercial, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Colère des habitants
Appelant à la retenue, Mohamed Hamuda a mis en garde contre toute « atteinte à l’intérêt public », affirmant que de tels faits « exposent leurs auteurs à des poursuites pénales ». Le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, accorde « une grande importance » à ce port commercial et envisage de le développer pour accroître les échanges « avec d’autres États », a-t-il ajouté.
Al-Khoms, l’un des plus grands et importants ports de Libye, peut accueillir 1 million de tonnes de conteneurs par an. Avec celui de Misrata, situé plus à l’Est, il est considéré comme un site stratégique.
Ces manifestations ont été occultées par de violents combats à l’arme lourde, survenus le 14 et le 15 août entre deux groupes armés à Tripoli, les pires depuis un an, qui ont fait 55 morts et 146 blessés.
La Libye, riche en pétrole, est plongée dans le chaos depuis la chute, en 2011, du régime de Mouammar Kadhafi. Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir : celui de Mohamed Dbeibah, à l’Ouest, et celui soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, à l’Est.
(Avec AFP)