Les premiers frémissements de contestation semblaient pencher en faveur de Mohamed Bazoum le 26 juillet, lorsque les éléments de la garde présidentielle se sont retournés contre lui. Mais le vent a tourné au deuxième jour du coup d’État, quand l’état-major des armées a annoncé dans un communiqué son ralliement aux putschistes et que le général Salifou Mody, très respecté, a commencé à s’afficher aux côtés du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Depuis, les appels à soutenir le général Tiani, chef de la junte, et ses ouailles, ont été massivement suivis – même si les soutiens de Mohamed Bazoum crient, eux, à la mascarade. À quelques heures du terme de l’ultimatum fixé par la Cedeao, le 6 août, quelque 30 000 Nigériens s’étaient massés dans l’enceinte du stade Seyni-Kountché afin de manifester leur adhésion au nouveau régime militaire. Trois jours plus tôt, à la date anniversaire de l’indépendance du Niger, les rues de Niamey vibraient au rythme des slogans pro-putschistes, anti-Cedeao et anti-français.