« Nous sommes un État souverain, et nous pensons que s’ils ont un peu de conscience ils vont se retenir d’attaquer le Niger. » Pour Maïkoul Zodi, figure de la société civile nigérienne, l’intervention armée de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), décidée le 10 août au cours d’un sommet de l’organisation ouest-africaine, est un péril pour le pays. « Que ce soit les forces de défense et de sécurité, ou le peuple nigérien, tous sont prêts effectivement à faire face à l’agresseur. »
« Nous n’allons pas croiser les bras alors qu’ils vont venir nous massacrer et ramener l’ancien président pour gérer une ville en ruine », ajoute le militant, en s’adressant à Jeune Afrique, connu pour ses virulentes critiques de la présence militaire française au Sahel.
Le coordinateur de la coalition Tournons la page (TLP) et cadre du mouvement M62, qui a organisé le 3 août une manifestation devant l’ambassade de France à Niamey, est vent debout contre l’option retenue par la Cedeao : après l’échec de plusieurs tentatives de médiation, les dirigeants présents au sommet ont réitéré leur condamnation de « la tentative de coup d’État » et de la « détention illégale » de Mohamed Bazoum depuis le 26 juillet. La Cedeao a ainsi ordonné le déploiement et l’intervention de sa force armée, en attente, en dernier recours.