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[Série] Comment les grands commis de l’État ont-ils rebondi après une disgrâce royale ?
DES HONNEURS À LA DISGRÂCE, QUE SONT DEVENUS LES GRANDS COMMIS DE L’ÉTAT MAROCAIN ? (4/4) – « Je ne suis pas en situation de disgrâce », récuse d’emblée Salaheddine Mezouar. À sa décharge, il faut préciser que l’ancien ministre des Affaires étrangères n’a jamais été relevé de ses fonctions durant sa carrière de haut fonctionnaire. Tour à tour ministre de l’Industrie et du Commerce sous Driss Jettou, ministre de l’Économie et des Finances sous Abbas El Fassi puis ministre des Affaires étrangères, l’ancien président du Rassemblement national des indépendants (RNI) – dirigé depuis 2016 par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch – a su naviguer dans la haute administration sans grands remous jusqu’à son départ en 2017.
C’est en octobre 2019 que Mezouar, porté à la tête du patronat près d’un an et demi plus tôt, s’attire les foudres du pouvoir. Invité à s’exprimer à la 12e édition de la World Policy Conférence à Marrakech, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a cru bon de commenter la situation politique en Algérie, alors secouée par le mouvement de contestation du Hirak. Mal lui en prit, le royaume ayant rejeté toute posture d’ingérence dans la situation interne du voisin de l’Est.