En réunion, jeudi 3 août à la State House d’Abuja, avec la délégation chargée de résoudre l’impasse politique au Niger, Bola Tinubu, président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), s’était fendu d’un dernier briefing avant leur vol vers Niamey. L’espoir d’une « résolution concluante et à l’amiable » lui semblait alors encore possible. « Notre préoccupation est la démocratie et la paix dans la région », déclarait le président nigérian, optimiste.
Vingt-quatre heures plus tard, la situation n’était pas encore désespérée, mais l’espoir s’était un peu plus amenuisé. La délégation, composée de l’ancien chef d’État nigérian Abdulsalami Abubakar, du sultan de Sokoto, Alhaji Muhammad Sa’ad Abubakar III, et du président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, venait de revenir bredouille, le 4 août, après avoir échoué à rencontrer le chef de la junte nigérienne. L’hypothèse d’une intervention militaire devenait donc de plus en plus crédible. Elle reste, à l’heure où cet article est écrit, très sérieusement envisagée par Bola Tinubu et ses soutiens.