Société

[Vidéo] Climat : de l’Algérie à la Tunisie, pourquoi la Méditerranée suffoque

Nouvelle manifestation des effets du dérèglement climatique dû aux activités humaines, la vague de chaleur qui a touché l’Algérie et la Tunisie mi-juillet a donné lieu à des incendies dévastateurs.

Mis à jour le 10 août 2023 à 17:35

49°C à Tunis, 48,9°C à Bizerte, 48°C à Jijel et El Tarf… L’Algérie et la Tunisie ont subi une vague de chaleur sans précédent mi-juillet. Ces records de température, dus à la formation d’un dôme de chaleur sur la façade sud-ouest de la mer Méditerranée, sont appelés à devenir la nouvelle norme estivale sous l’effet du dérèglement climatique. « C’est au sein de la région méditerranéenne que l’on enregistre la plus forte intensification des extrêmes chauds », explique Valérie Masson-Delmotte, climatologue et coprésidente du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). 

Énergie fossile

En cause, certaines caractéristiques propres à la région, la Méditerranée étant une mer quasi fermée bordée de sols secs. Cependant, comme le rappelle l’experte : « Des extrêmes à 45°C ou 50°C auraient été impossibles en climat préindustriel non perturbé par l’être humain. » Des activités à fort coût environnemental, au premier rang desquelles l’extraction d’énergie fossile et l’essor du tourisme, menacent aujourd’hui la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau d’une région plus aride que jamais. 

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Comme le souffle du Sirocco par-delà les frontières, l’intensification des risques climatiques appelle une gouvernance transnationale, capable d’assurer les besoins de base dans un climat de plus en plus chaud. « Notre capacité d’anticipation est profondément émancipatrice », abonde l’experte du Giec. Et de conclure : « L’enjeu, c’est de faire en sorte que les infrastructures vitales fonctionnent le moins mal possible dans un climat qui continuera à se réchauffer. »