Il est près de minuit, ce 1er août, quand un communiqué laconique de la présidence de la République tunisienne annonce le limogeage de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, et la nomination d’Ahmed Hachani pour lui succéder. Ancien cadre de la Banque centrale, jusqu’à présent inconnu du grand public, ce juriste a prêté serment dans la foulée.
Passé le premier étonnement suscité par cette annonce nocturne – un mode de communication dont Carthage semble avoir fait une spécialité -, la décision ne surprend pas. Elle était dans l’air depuis plusieurs mois, en particulier depuis l’échec du gouvernement tunisien à améliorer la situation face à la crise socio-économique, accentuée par la récurrence des pénuries, en particulier de pain, avec le mouvement de grève des boulangers-pâtissiers entamé le 1er août.