Emmanuel Macron restera-t-il dans les mémoires comme le président français qui a réussi à se fâcher avec tout le monde au Maghreb ? Désireux de demeurer dans les esprits comme celui qui a résolu une fois pour toute la douloureuse et délicate question mémorielle, le président Emmanuel Macron a choisi de miser sur une réconciliation avec Alger.
Sans prêter attention aux nombreux avertissements de ceux qui connaissent bien la région, comme le diplomate Xavier Driencourt ou même tout récemment l’ancien président Nicolas Sarkozy, et de tous les corps intermédiaires qu’il met un point d’honneur à vider de leur sens, le président le plus jeune de l’histoire de France a agi de manière quasi unilatérale, conformément à son tempérament jupitérien – bien qu’il s’en défende, soutenant s’identifier davantage au côté laborieux de Vulcain. Et, sans surprise, ce qui devait arriver arriva : un échec dont témoignent, entre autres, les atermoiements autour du voyage du président algérien en France, mais aussi les proportions prises par l’affaire Amina Bouraoui cet hiver.