Politique

Netanyahou invité au Maroc, le Polisario conteste la position israélienne

Mohammed VI marque un point dans sa campagne pour la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental, à nouveau qualifiée de « cause nationale » et de « priorité ».

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Mis à jour le 20 juillet 2023 à 08:57

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avec son ministre des Affaires étrangères Eli Cohen (G), lors d’une réunion hebdomadaire du cabinet dans son bureau à Jérusalem, le 17 juillet 2023. © Ohad Zwigenberg / POOL / AFP

Le roi Mohammed VI a invité le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou au Maroc après la reconnaissance par l’État hébreu de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, une décision « clairvoyante », selon un message de remerciement publié le 19 juillet.

« Vous êtes le bienvenu pour effectuer une visite au Maroc, à des dates à notre meilleure convenance mutuelle, à définir par la voie diplomatique », écrit le souverain chérifien. Cette rencontre « permettra d’ouvrir de nouvelles possibilités pour les relations bilatérales entre le Maroc et Israël« , souligne-t-il encore.

« Différend anachronique »

La question du Sahara occidental est « la cause nationale du royaume et la priorité de sa politique étrangère », souligne Mohammed VI dans son message, en saluant une « décision importante à la fois, juste et clairvoyante ». « Elle s’inscrit dans la dynamique internationale irréversible qui voit de nombreux pays (…) favoriser une solution politique définitive à ce différend régional anachronique, sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie pour la région du Sahara et dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume », poursuit-il.

Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu mais jamais concrétisé. Le Maroc exerce une pression intense sur ses partenaires internationaux – en particulier la France, à travers une campagne médiatique sans relâche –  pour qu’ils reconnaissent la « marocanité » du territoire.

« Manœuvres subversives »

De son côté, le mouvement indépendantiste du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a réagi le 19 juillet à la récente décision d’Israël. « Une telle position émanant de l’entité sioniste ou de toute autre partie pour légitimer l’occupation marocaine du Sahara occidental est nulle et non avenue », a indiqué le « ministère sahraoui de l’Information ».

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Cette position ne « fera que renforcer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte nationale sur divers fronts », ajoute le Polisario. Qui a également dénoncé des « manœuvres subversives conjointes, sécuritaires et militaires, visant à déstabiliser la région nord-africaine et le Sahel en général ».

La reconnaissance par l’ « entité sioniste » de la « prétendue souveraineté du Makhzen sur le Sahara occidental est un non évènement », a souligné le mouvement indépendantiste. Cette position « n’apporte aucune plus-value à Rabat. Bien au contraire, elle l’enfonce davantage, en confirmant l’alliance d’un État et d’une entité qui occupent, tous deux militairement, le Sahara occidental et la Palestine », a estimé le ministère sahraoui.

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Le Polisario a dit regretter cette décision qui traduit, selon lui, « un mépris pour le ressentiment de millions de Marocains qui portent la Palestine et Al-Qods dans leurs cœurs ».

(Avec AFP)