L’anecdote est contée par un ancien compagnon de route d’Abdoulaye Wade. Lorsque l’ex-chef de l’État sénégalais est élu, en 2000, il initie une révision constitutionnelle qui sera adoptée un an plus tard. La nouvelle Loi fondamentale verrouille, pour la première fois, le nombre maximal de mandats présidentiels, fixé à deux. Après de longues années de lutte contre le Parti socialiste (PS), Abdoulaye Wade veut empêcher qu’un président se maintienne plus de dix ans au pouvoir, comme le firent ses prédécesseurs. « Après, ce sera votre tour pour dix ans, avant de céder la place au suivant », glisse-t-il à ceux qu’il estime être ses héritiers.
Contrairement à Abdoulaye Wade, qui tenta finalement de briguer un troisième mandat en 2012, Macky Sall ne brisera pas cette promesse. Qu’il y ait été forcé et contraint, comme l’assurent ses adversaires, ou qu’il l’ait fait volontiers, comme il le dit lui-même, l’effet est identique : le chef de l’État, maître du jeu politique depuis son arrivée au pouvoir, en 2012, ne sera pas candidat à sa réélection, le 25 février prochain.