Au Cameroun, on attend généralement des personnes qui ont prospéré dans l’ombre du pouvoir qu’elles se taisent, surtout sur les sujets qui fâchent. Est-ce parce qu’il n’occupe aucune fonction officielle qu’Aboubakar Ousmane Mey se permet de formuler des avis tranchés ? La famille de l’homme de 60 ans compte parmi les plus influentes du septentrion camerounais et elle a su garder son prestige en dépit des soubresauts politiques qui ont, au fil des années, agité Yaoundé.
Son père, Abba Ousmane Mey, était un confident du président Ahmadou Ahidjo, le prédécesseur de Paul Biya. Ancien gouverneur de la région du Nord, ce Kotoko de Kousseri était considéré comme l’un des piliers du pouvoir. Arrivé à la tête du Cameroun en 1982, Paul Biya finira par lui accorder à son tour sa confiance. Jusqu’à son décès, survenu en 2016, Abba Ousmane Mey officiait comme président du conseil d’administration de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).