Tous les robinets étaient ouverts. Un flot quasi ininterrompu de reproches adressés à l’Occident, cette poupée russe dans laquelle on trouverait les États-Unis puis l’Union européenne et enfin l’Otan. La conférence sur « la guerre Russie-Ukraine » organisée par le Congrès national africain (ANC), qui refuse de parler d’invasion russe, se voulait une contribution à « l’effort global dans la recherche d’une solution pacifique ». Mais la discussion s’est résumée à identifier le responsable des désordres du monde : l’Occident.
Le ton avait été donné par l’ambassadeur de Russie, invité à ouvrir le débat. Ilya Igorevich Rogachev a profité de son passage de trente minutes seul en scène pour donner un cours de géopolitique poutinienne. « Ce conflit doit être compris comme une confrontation. L’Occident historique [celui de la guerre froide] essaie d’étendre son hégémonie, sa domination sur le