Les rapports des institutions de Bretton Woods et l’Agenda 2063 adopté par l’Union africaine sont unanimes, le développement industriel est d’une importance capitale pour une croissance économique soutenue dans les pays africains. Il a toujours joué un rôle déterminant dans le développement économique du monde et l’Afrique n’en fera pas exception.
Potentiel NTIC inexploité
La trajectoire des pays dits développés nous apprend que l’industrie manufacturière, qui représente environ un quart de l’emploi mondial, est un important moteur de développement en stimulant l’activité économique de l’ensemble des secteurs clés de développement : l’enjeu majeur des pays africains.
L’industrialisation emmènera les pays africains à atteindre et à maintenir des taux de croissance stables, à diversifier leurs économies et à réduire leur exposition aux crises extérieures. Cela contribuera de manière substantielle à l’éradication de la pauvreté par la création d’emplois et de richesses.
En 2019, la Banque mondiale a estimé la part de l’emploi industriel en Afrique subsaharienne à seulement 11 % (contre une moyenne mondiale de 23%). L’une des principales causes de ce retard est le rythme de développement des NTIC, facteur clé d’industrialisation.
Opportunités significatives
Le développement soutenu des NTIC sera l’un des éléments déterminants d’une industrialisation réussie en Afrique. De l’agriculture à la santé en passant par les infrastructures et l’énergie, tous les secteurs clés des économies africaines peuvent s’appuyer sur la technologie pour s’industrialiser et pour gagner en compétitivité.
La tech présente des opportunités significatives, mais les saisir requiert de relever des défis qui leur sont inhérents. L’enjeu pour nous consistera donc à positionner nos économies de manière à bénéficier de ces opportunités. La tech africaine se présente comme l’un des écosystèmes dont la croissance est l’une des plus rapides au monde. Pourtant, la situation s’avère bien moins reluisante si on se place derrière le prisme de l’inclusion des femmes dans ce même domaine.
Parents pauvres
Bien qu’elles aient progressivement investi la tech africaine au cours de la dernière décennie grâce aux initiatives de sensibilisation et grâce aux programmes de formation axés sur les compétences numériques, les femmes ont encore du chemin à parcourir.
L’Unesco indique qu’elles ne représentent que 30 % des professionnels tech en Afrique et, selon le dernier rapport de Partech, les entrepreneures ne captent que 7 % des financements ( contre 93 % pour les hommes), alors que leur présence dans le numérique africain stimule l’innovation et favorise une plus grande compétitivité qui sous-tend l’industrialisation.
L’ONU Femmes révèle que, dans des pays à moyen ou faible revenu, les disparités entre hommes et femmes dans le numérique ont entraîné une réduction du PIB de 1 milliard de dollars au cours des dix dernières années. Un chiffre qui pourrait croître de 50 % d’ici à 2025.
Nécessaire inclusion
Ainsi, l’inclusion des femmes africaines dans le digital joue un rôle central dans le processus de transformation du paysage industriel de leurs pays. Pour bâtir une industrie solide, les économies africaines doivent pouvoir bénéficier d’une parfaite parité dans le digital. Au-delà des initiatives visant à encourager les jeunes filles à s’intéresser aux domaines technologiques et à promouvoir l’accès des femmes aux métiers technologiques.
Les gouvernements, les entreprises et les organisations doivent travailler ensemble pour créer un environnement favorable, offrir des opportunités égales et favoriser la diversité de genre dans le domaine numérique. Les actions nationales, voire régionales, doivent converger vers ce but à travers notamment : la mise en place d’un programme qui restructure les systèmes académiques en y intégrant des dispositifs de formation financière, de sensibilisation, d’orientation et de soutien.
L’objectif est non seulement d’attirer plus de profils féminins vers les études technologiques, mais également de les éduquer à la gestion financière. L’introduction de réglementations et de fonds sensibles au genre pour favoriser l’accès des femmes aux prêts. Si les jeunes filles, ainsi que ceux qui les influencent, ne changent pas significativement leur approche des métiers numériques, les ambitions d’industrialisation du continent conformément à l’Agenda 2063 de l’Union africaine resteront vaines. Les décideurs africains doivent impérativement s’approprier cet enjeu.
Liste complète des signataires
Arianne AKERET, fondatrice de Ca pay – Margaret Entrepreneure Afrique 2022 – Janeth BIH-FOFANG, fondatrice de Tassah Academic et membre des task-force & Groupe Europe-Afrique sur le numérique – Virginie DE CHASSEY, directrice Développement durable et Engagement d’Entreprise, membre du comité exécutif d’Eramet – Melissa DJOUKA, créatrice d’Immo’Sure -Margaret Junior Afrique 2023 – Nneile KHOLISE, cofondatrice de Thola – Margaret Entrepreneure Afrique 2021 – Arielle KITIO, CEO de Caysti – Margaret Entrepreneure Afrique 2019 – Xaviera KOWO, créatrice d’un robot ramasseur de déchets – Margaret Junior Afrique 2021 – Laurence LAFONT, vice-présidente de Google Cloud Strategic Industries EMEA – Virginie MOUNANGA, fondatrice de Blanc Cristal – Jacqueline MUKARUKUNDO, cofondatrice Wastezon – Margaret Entrepreneur Afrique 2020 – Cleo NGOKOUDI, directrice Finance (financement digital) – Margaret Intrapreneure Afrique 2022 – Camélia NTOUTOUME-LECLERQ, ministre de l’Éducation nationale du Gabon – Rhoda ODURO, directrice des opérations de Developpers In Vogue (DIV) – Margaret Intrapreneure Afrique 2023 – Delphine REMY-BOUTANG, fondatrice et CEO de la JFD – Malebina TSOTSOTSO, créatrice de M-Tutor – Margaret Junior Afrique 2022.