À Abidjan, les champions de demain interpellent les décideurs

En clôture de l’édition 2023 de l’Africa CEO Forum, trois fondateurs de start-up ont exprimé leurs attentes pour que les conditions de leur émergence soient réunies.

Soirée de clôture de l’Africa CEO Forum à Abidjan, le 6 juin 2023. © ACF

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Publié le 7 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

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Africa CEO Forum 2023 : de 300 à 3 000, favoriser l’émergence des champions africains

Du 5 au 6 juin, à Abidjan, les quelque 1 800 participants de l’Africa CEO Forum 2023 discutent des conditions nécessaires à l’émergence de champions économiques nationaux et continentaux.

Sommaire

Pas de discours convenu mais des demandes précises et concrètes. Devant près de 2 000 décideurs gouvernementaux, entrepreneurs et institutionnels venus assister au panel de clôture de l’Africa CEO Forum organisé les 5 et 6 juin à Abidjan, trois dirigeants de jeunes pousses n’y sont pas allés par quatre chemins pour décrire l’environnement des affaires sur le continent.

Éduquer le marché

Alors que pendant deux jours, les débats se sont concentrés sur les moyens de décupler le nombre d’entreprises dépassant le milliard de dollars de chiffre d’affaires, pour son épilogue, l’organisation du Forum a décidé de mettre les start-up à l’honneur. « C’était enrichissant de rencontrer des régulateurs car la complexité des règles est le principal frein à notre développement. Il y a trop de règles floues », a lancé Yele W. Oyekola, fondateur de Duplo, une plateforme basée au Nigeria qui propose de faciliter les paiements et la comptabilité pour les entreprises africaines.

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Miishe Addy, cofondatrice de Jetstream Africa, une entreprise de logistique pour le e-commerce a mis l’accent sur la frilosité des décideurs. « La particularité des start-up, c’est de faire des propositions et des innovations sur des segments de marché qui peuvent paraître négligeables aujourd’hui mais qui seront centraux demain, analyse l’entrepreneuse ghanéenne. Il faut un système bancaire qui soit prêt à accueillir l’innovation. Les choses ont beaucoup progressé au Ghana, il faudrait que ce soit le cas dans les autres pays du continent. »

« Il faut éduquer le marché », a abondé Zineb Kaitouni, PDG de Dabadoc. L’entreprise facilite l’accès aux soins de santé grâce à sa plateforme numérique de gestion et d’optimisation en ligne des rendez-vous médicaux.

Au Ghana, une école d’ingénieur a mis quatre ans à obtenir une accréditation pour proposer une formation sur l’intelligence artificielle

Et l’entrepreneure marocaine, comme un clin d’œil au rachat de Paystack par l’américain Stripe pour un montant estimé à 200 millions de dollars, d’ajouter : « Les start-up sont disruptives par essence, il faut les laisser s’épanouir. Ne passez pas à côté des start-up de votre pays. Ne les laissez pas aux entreprises étrangères. »

Investir dans l’éducation

Pour conclure, les jeunes entrepreneurs ont lancé un appel aux membres de gouvernements de l’assistance. Tous ont insisté sur l’importance d’investir dans les infrastructures, notamment numériques, mais également dans l’éducation. « Au Ghana, une école d’ingénieur a mis quatre ans à obtenir une accréditation pour proposer une formation sur l’intelligence artificielle, détaille Miishe Addy. Ca prend trop de temps. » Chez Yele Oyekola, au Nigeria, « il y a de bonnes écoles mais il faut élargir le nombre de personnes qui peuvent y avoir accès ».

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En attendant que ces messages soient reçus, de nombreuses start-up du continent réussissent à franchir l’étape supérieure, à l’image de mPharma, la start-up ghanéenne fondée en 2013 par Gregory Rockson, récompensée cette année par le prix de Disrupter of the year de l’Africa CEO Forum. 

*L’Africa CEO Forum est co-organisé par Jeune Afrique Media Group

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