Comment la Côte d’Ivoire veut doubler sa capacité de transformation de noix de cajou

Avec leur ambitieux projet d’usine, Abidjan et Arise IIP entendent valoriser la chaîne agricole locale et développer la zone industrielle d’Akoupé-Zeudji.

Dans une usine de transformation de noix de cajou à Bouaké, le 24 mai 2018. © ISSOUF SANOGO/AFP

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Publié le 5 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

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Sommaire

Booster la transformation de l’anacarde ivoirienne. Tel est l’objectif de l’accord signé le 5 juin, en marge de l’Africa CEO Forum*, entre le groupe indien JG Group, représenté par Doulat Jain, le développeur de zone industrielle Arise IIP, dirigé par Gagan Gupta, et la Côte d’Ivoire, représentée par le ministre du Commerce, Souleymane Diarrassouba.

Il prévoit la construction par JG Group, conglomérat indien diversifié piloté par un trio de frères, d’une usine de transformation de noix de cajou d’une capacité de 200 000 tonnes par an. Chiffré à 100 millions de dollars, l’investissement doit permettre de doubler la capacité de transformation actuelle du pays.

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Hausse de la production

« Cette opération fait écho à l’engagement du gouvernement de faire de la transformation locale un axe prioritaire pour les années à venir afin de stimuler une croissance économique durable », a déclaré le ministre ivoirien du Commerce.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de fèves de cacao, est devenue en 2021 le premier producteur mondial d’anacarde. Cette même année, le pays a aussi fait son entrée sur le podium mondial des exportateurs d’amandes de cajou – le nom de la noix de cajou une fois transformée – ravissant la troisième place au Brésil, derrière le Vietnam et l’Inde.

Pour autant, il ne transforme sur place qu’une faible part de sa production : entre 10 et 12 % ces dernières années, autour de 20 % en 2022. L’an dernier, sur une production d’un peu plus d’un million de tonnes, la Côte d’Ivoire en a ainsi transformé quelque 220 000 tonnes.

Ambitions

L’annonce de cet investissement confirme les ambitions du pays en termes de transformation locale de ses richesses agricoles, un défi mené en parallèle d’efforts pour augmenter la production. La récolte annuelle ivoirienne d’anacarde est ainsi passée de 400 000 tonnes en 2011 à 968 676 tonnes en 2021 avant de franchir le cap du million de tonnes en 2022.

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L’usine, dont la construction a démarré en août 2022 et qui est présentée comme la plus grande au monde par ses promoteurs, doit s’étendre sur les 444 hectares développés par Arise IIP au sein de la zone économique spéciale d’Akoupé-Zeudji, dite PK24.

« Nous sommes convaincus que cette signature permettra non seulement de créer des emplois mais aussi de contribuer plus largement à l’industrialisation de la Côte d’Ivoire », a commenté Roselyne Chambrier, PDG d’Arise Ivoire, le projet devant créer quelque 10 000 emplois directs et indirects.

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« Nous sommes impatients de participer à d’autres initiatives d’investissement dans la chaîne de valeur agricole », a indiqué Doulat Jain dont le groupe, actif dans l’import-export, l’agribusiness, l’immobilier et l’industrie, en Inde, à Dubaï, en Afrique et à Hong-Kong, réalise sa première incursion en Côte d’Ivoire.

* L’Africa CEO Forum est un événement organisé par Jeune Afrique Media Group, en partenariat avec la Société financière internationale (IFC)

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