Politique

Sénégal : nous sommes tous coupables !

Après les violences meurtrières qui ont suivi la condamnation d’Ousmane Sonko, la situation reste tendue. Pour l’écrivain et universitaire El Hadji Malick Ndiaye, tous les protagonistes seront condamnés au tribunal de l’Histoire pour avoir échoué à préserver la paix sociale.

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Mis à jour le 7 juin 2023 à 14:53
El Hadji Malick Ndiaye

Par El Hadji Malick Ndiaye

Professeur Associé, Seattle University

Heurts entre manifestants et policiers anti-émeutes dans un quartier de Dakar, le 2 juin 2023. © Leo Correa/AP/SIPA

Le Sénégal, jadis nation phare de la démocratie en Afrique et dans le monde, vit sans conteste les heures les plus sombres de son histoire. Depuis quelques années, de nombreux acteurs évoquent un recul dans la préservation des libertés et de la paix sociale.

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Avec les événements sanglants dont nous sommes témoins, il est difficile aujourd’hui de continuer à saluer l’exception sénégalaise sans tomber dans le ridicule. La condescendance est désormais interdite aux Sénégalais, eux qui n’hésitent pas à en faire montre lorsqu’il s’agit de se comparer aux autres nations africaines.

Égoïsme forcené

Ces dernières années, la rhétorique idéologique et le nombre de victimes directes de la violence politique nous placent dans la catégorie des sociétés qui construisent irrémédiablement les fondements d’une guerre civile. Nos leaders politiques viennent de prouver au monde entier qu’ils ont les moyens