Patrick Achi, Aziz Akhannouch, Makhtar Diop… Ce qu’ils ont dit en ouverture de l’Africa CEO Forum 2023

Pour Makhtar Diop, Patrick Achi et Aziz Akhannouch, les infrastructures, la transformation locale, la construction de marchés communs ou encore la jeunesse de la population sont autant de défis à relever pour assurer la progression des entreprises africaines.

Le Premier ministre de Côte d’Ivoire Patrick Achi à la tribune, lors de l’ouverture de la 9e édition de l’Africa CEO Forum 2023, à Abidjan, le 5 juin. © The Africa CEO Forum

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Publié le 5 juin 2023 Lecture : 2 minutes.

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Africa CEO Forum 2023 : de 300 à 3 000, favoriser l’émergence des champions africains

Du 5 au 6 juin, à Abidjan, les quelque 1 800 participants de l’Africa CEO Forum 2023 discutent des conditions nécessaires à l’émergence de champions économiques nationaux et continentaux.

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« L’année dernière, ici même à Abidjan, nous avions fait le constat de l’émergence d’un monde nouveau, marqué par de multiples crises. Un an plus tard, à la guerre en Ukraine, à la rivalité Chine – États-Unis, aux manifestations toujours plus importantes du dérèglement climatique se sont ajoutés la fébrilité des marchés financiers, les interrogations autour de l’intelligence artificielle et un contexte de crise macroéconomique global qui nous touche durement à travers l’inflation et le resserrement du crédit ». Amir Ben Yahmed, directeur général de Jeune Afrique Media Group, a ainsi posé le contexte de l’édition 2023 de l’Africa CEO Forum, qui s’est ouverte ce 5 juin.

Autant de défis qui représentent aussi, analyse-t-il, « une formidable incitation » à construire la souveraineté économique de l’Afrique, par l’accélération de la création du marché commun, le développement de chaînes de valeur locales dans des secteurs stratégiques comme l’agribusiness ou la santé, mais aussi en positionnant le continent comme un acteur mondial de premier plan grâce à ses richesses en matières premières et en capital humain.

Amir Ben Yahmed, CEO de Jeune Afrique Media Group, à Abidjan, le 5 juin 2023. © The Africa CEO Forum

Amir Ben Yahmed, CEO de Jeune Afrique Media Group, à Abidjan, le 5 juin 2023. © The Africa CEO Forum

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« L’extrême jeunesse de notre population sera notre plus gros actif ou notre plus gros passif, selon ce que nous en ferons, selon si nous sommes ou non capables de répondre à ses besoins en termes de croissance, de formation, d’emplois… », a abondé Patrick Achi, Premier ministre de Côte d’Ivoire, dans son discours d’ouverture.

Un dialogue public-privé « exigeant et constructif »

Ce dernier conçoit un État « proactif, stratège et pilote », seul à même de gérer les transformations à venir, de favoriser l’innovation et d’ouvrir la voie à un secteur privé performant. Car c’est bien le privé qui est au cœur des deux jours de conférences et de discussions autour du thème choisi cette année qui est de comprendre « comment créer aujourd’hui les champions de la souveraineté de demain ». Avec un objectif : celui de voir décupler, de 300 à 3 000, les entreprises dépassant le milliard de dollars de chiffre d’affaires.

« Le rôle de l’État est de mettre en place des infrastructures, pas de produire ni de vendre », a martelé Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain. D’où l’intérêt, pour Amir Ben Yahmed, d’un « dialogue public-privé exigeant et constructif ». Mais le privé peut contribuer à combler le déficit en infrastructures et à libérer le potentiel du continent, via le modèle des partenariats dits « PPP », encore « trop peu développé en Afrique, juge Makhtar Diop, directeur général de l’IFC – coorganisateur de l’événement avec Jeune Afrique Media Group.

Lors de l'ouverture de l'Africa CEO Forum 2023, à Abidjan, le 5 juin. © The Africa CEO FOrum

Lors de l'ouverture de l'Africa CEO Forum 2023, à Abidjan, le 5 juin. © The Africa CEO FOrum

L’une des clés réside dans la création d’une « chaîne de valeurs agricole pérenne », poursuit-il. Martelant que « l’Afrique n’a pas connu sa révolution verte », il s’est dit persuadé que de prochaines licornes émergeront dans le secteur de l’agribusiness. Sont aussi à développer, estime-t-il, « les ressources hydrauliques, solaires ou géothermiques, sans parler des richesses encore cachées, comme l’hydrogène vert ».

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La construction de champions à l’échelle du continent exigera une meilleure coopération transfrontalière, la suppression des barrières non tarifaires, le développement d’un open-sky à l’échelle du continent… Mais pour Patrick Achi, ce sont justement ces initiatives qui ont le plus souffert du contexte géopolitique international en se révélant « plus complexes qu’espéré ».

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