En RDC, le procureur de la CPI appelle à « une action collective » contre les crimes de guerre

Karim Khan a rencontré Denis Mukwege, le 29 mai à Bukavu. Il a déploré la permanence des exactions et plaidé pour une nouvelle manière de travailler avec les autorités congolaises.

Karim Khan, procureur général de la Cour pénale internationale. © Robin Utrecht/ABC/Andia

Publié le 30 mai 2023 Lecture : 1 minute.

En visite à Bukavu, dans l’est de la RDC, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a prôné « une autre manière de travailler » en concertation avec les autorités congolaises et la communauté internationale, pour lutter contre les crimes de guerre.

« Nous avons eu des cas, nous avons eu des condamnations », a déclaré Karim Khan après sa rencontre, dans son hôpital de Bukavu, avec Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols utilisés comme arme de guerre. « Mais une évidence s’impose à nous : les viols n’ont pas cessé, les crimes n’ont pas cessé », a-t-il ajouté.

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C’est en RDC que la CPI a lancé en 2004 sa première enquête, sur des crimes commis en Ituri, dans le nord-est du pays. Trois condamnations définitives ont été prononcées depuis par la Cour pour des faits commis en RDC.

« Partenariat »

Le procureur de la CPI, qui a également prévu de se rendre en Ituri, achèvera son séjour en RDC à Kinshasa, où il rencontrera les autorités. « Le message est que nous devons trouver une nouvelle manière de travailler… Pas la même que celle que nous avons depuis 2004 », a déclaré le procureur. Selon lui, il faut « une action collective », « un partenariat plus fort » entre le gouvernement, les gouverneurs de provinces, la société civile […] l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations unies », afin de démontrer une volonté commune de mettre fin aux crimes.

Denis Mukwege n’a pas parlé publiquement à l’occasion de cette visite, mais plaide constamment pour la fin de l’impunité et pour une « justice transitionnelle » afin de stopper la spirale de violences dans laquelle est plongé l’est de la RDC depuis les années 1990. Dans la cour de son hôpital, des représentants de victimes s’étaient réunis pour accueillir le procureur de la CPI, brandissant des calicots appelant à la justice, réclamant des tribunaux spéciaux ou des chambres spécialisées pour juger les crimes, y compris ceux commis avant la création de la CPI.

(avec AFP)

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