Tariq Ramadan acquitté en Suisse de l’accusation de viol

Poursuivi pour « viol » et « contrainte sexuelle », le célèbre islamologue a finalement été acquitté par la justice suisse. La plaignante a d’ores et déjà annoncé qu’elle ferait appel de cette décision.

Tariq Ramadan arrivant avec son avocate, Nabila Asmane, au tribunal correctionnel de Genève, le 24 mai 2023. © FABRICE COFFRINI/AFP

Publié le 24 mai 2023 Lecture : 1 minute.

À Genève, le tribunal correctionnel a finalement acquitté Tariq Ramadan, ce mercredi 24 mai. L’islamologue était jugé pour « viol » et « contrainte sexuelle » depuis le 15 mai. Le procureur avait pourtant requis trois ans de prison, dont dix-huit mois ferme. Juste après l’annonce du verdict, la partie civile et la plaignante, R.A.D., ont immédiatement annoncé qu’elles feraient appel. Tariq Ramadan, quant à lui, est sorti de la salle d’audience avec un « large sourire » aux lèvres, écrit la chroniqueuse judiciaire Fati Mansour dans les colonnes du journal suisse Le Temps.

Pour justifier leur décision, les trois juges du tribunal genevois ont estimé que le dossier ne leur permettait pas de se forger une intime conviction. Or, lorsque c’est le cas, le bénéfice du doute doit toujours profiter à l’accusé. En cause : une absence de preuves matérielles (examen gynécologique, traces de blessures…) et de témoignages directs – ce qui est souvent le cas dans les affaires de viol. Mais aussi l’existence de messages échangés entre l’accusé et la plaignante, après les faits supposés, qui ne mentionnent pas d’éventuelles violences ou abus, largement exploités par la défense.

la suite après cette publicité

« Fébrilité » des magistrats

Sous pression face à l’ultra-médiatisation de ce procès, la justice suisse aurait « donné une image déplorable », selon Fati Mansour, et accordé une trop grande latitude à l’islamologue au détriment de la plaignante. D’autres observateurs font état d’une « fébrilité » des magistrats. Ils évoquent un dossier sensible, mais aussi la difficulté de juger des faits remontant à 2008.

En France, Tariq Ramadan, âgé de 60 ans, a été renvoyé devant la cour d’assises de Paris pour les viols supposés de quatre femmes entre 2009 et 2016.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires