Le Maroc condamne les « agissements provocateurs » d’Israël sur l’esplanade des Mosquées

Le ministre israélien de la Sécurité intérieure s’est rendu le 21 mai à Jérusalem-Est, occupé et annexé par Israël. Depuis l’accession au pouvoir de courants ultra-nationalistes, le royaume a plusieurs fois dénoncé les agissements de l’État hébreu.

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Mis à jour le 23 mai 2023 à 10:39

Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité intérieure (à g.), marchant dans la cour de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est, le 21 mai. © Minhelet Har-Habait (Temple Mount Administration) / AFP.

Le Maroc a beau être allié d’Israël, la venue, le 21 mai, d’un ministre d’extrême droite sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, occupé et annexé par l’État hébreu, ne passe pas. « Le royaume du Maroc dénonce avec force la nouvelle incursion d’un membre du gouvernement israélien », le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, et « refuse ces agissements provocateurs récurrents », a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

Théâtre de fréquents affrontements, l’esplanade des Mosquées – le mont du Temple pour les juifs – abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, dans le secteur palestinien de la Vieille ville de Jérusalem.

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Le Maroc « appelle à l’arrêt immédiat de ces actions qui portent atteinte à la situation légale et historique de la ville sainte », a exhorté Bourita, en marge d’une conférence de presse à Rabat avec son homologue ukrainien, Dmytro Kouleba.

Slogans racistes et anti-arabes

La visite du sulfureux ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a eu lieu quelques jours après la « journée de Jérusalem », marquant la « réunification » de la ville après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, au cours de laquelle des slogans racistes anti-arabes ont été entendus.

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« Nous espérons que ces provocations vont cesser, car elles ne font que nourrir l’extrémisme et la violence dans la région », a insisté le chef de la diplomatie marocaine.

Coopération militaire

Signataire des accords d’Abraham, une entente entre l’État hébreu et plusieurs pays arabes négociée par les États-Unis, le Maroc a fait part à plusieurs reprises de sa réprobation depuis l’accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes.

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Rabat est favorable à l’établissement d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte à côte avec l’État d’Israël. Ce qui ne l’empêche pas de développer avec Israël un partenariat tous azimuts, axé notamment sur une coopération militaire et sécuritaire depuis la normalisation des relations bilatérales en décembre 2020.

(avec AFP)