Politique

Afrique, le continent homophobe – par François Soudan

Églises, hauts conseils islamiques, pouvoirs en quête de légitimité, nostalgiques de l’ordre moral colonial, « nouveaux panafricains »… Tel est, sur le continent, l’attelage hétéroclite uni par un même rejet de l’homosexualité.

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Mis à jour le 22 mai 2023 à 10:01
François Soudan

Par François Soudan

Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

François Soudan© MONTAGE JA : Vincent Fournier/JA François Soudan © MONTAGE JA : Vincent Fournier/JA

Dans sa grande bénévolence, le Parlement ougandais a adopté, le 2 mai, une version « light » – si l’on peut dire – de ce qui est sans doute la loi homophobe la plus répressive au monde. À la demande expresse du président Yoweri Museveni, dont le pédigrée en la matière est pourtant largement documenté, les dispositions criminalisant le simple fait d’être homosexuel, lesbienne ou bisexuel, ainsi que l’obligation faite à chaque citoyen de dénoncer tout « comportement sexuel anormal » observé chez son voisin ou au sein de sa propre famille, ont été, non sans débat, abandonnées.

Demeure la très lourde pénalisation de la relation elle-même, les actes d’homosexualité étant passibles de la prison à perpétuité, voire de la peine de mort en cas de récidive. Commentaire de la présidente du Parlement de Kampala : « Nous avons une culture à protéger. L’Occident ne viendra pas gouverner l’Ouganda. »