La Chambre des députés siégeant dans l’est de la Libye a suspendu le 16 mai Fathi Bachagha, chef de l’exécutif parallèle qu’elle a nommé en 2021 pour tenter de déloger le gouvernement en place à Tripoli, reconnu par l’ONU.
Une enquête a été ouverte à son encontre, a annoncé le porte-parole de la Chambre des députés, Abdallah Bliheq, à l’issue d’une réunion à huis clos tenue à Benghazi.
Les raisons de cette suspension n’étaient pas connues dans l’immédiat. Les députés ont chargé « le ministre des Finances, Oussama Hamad, de gérer les affaires de la Primature » dans l’attente des conclusions de l’enquête, a ajouté Bliheq.
Coup de force
En mars 2022, Fathi Bachagha, ex-ministre de l’Intérieur originaire de Misrata (ouest), a été désigné par le Parlement siégeant dans l’est de la Libye à la tête d’un nouvel exécutif en concurrence avec le cabinet en place à Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah.
Deux mois plus tard, Bachagha avait tenté un coup de force pour entrer à Tripoli mais, après plusieurs heures d’affrontements violents, ses partisans ont été repoussés, laissant derrière eux d’importants dégâts matériels dans la capitale.
Installé depuis à Syrte (centre) avec son cabinet, le Parlement lui reproche de ne pas avoir évincé son rival malgré une motion de censure controversée en septembre 2021. Poids lourd de l’Ouest, Fathi Bachagha avait choisi de nouer des alliances avec des figures de l’Est, le maréchal Khalifa Haftar et le président du Parlement basé à Tobrouk, Aguila Saleh, au nom de la « réconciliation nationale ».
(avec AFP)
