Politique

Au Cameroun, Paul Biya peut-il perdre le « Grand Nord » ?

Dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua, l’opposition compte capitaliser sur les frustrations populaires pour faire barrage à Paul Biya dans l’optique de la présidentielle 2025. La perspective d’une coalition se précise.

Réservé aux abonnés
Mis à jour le 25 mai 2023 à 12:43

Célestin Yandal (g), Paul Biya (c) et Aboubakary Abdoulaye (d). © Montage JA : photos DR – Kevin Dietsch/Getty/AFP

À près de 800 kilomètres au nord-est de Yaoundé, dans la région du Nord, se déroule, depuis une décennie, un remake politique du combat de David contre Goliath. Dans le rôle du géant : le très redouté Aboubakary Abdoulaye, lamido (sultan) de Rey-Bouba, membre du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) et premier vice-président du Sénat. Dans celui de l’outsider : Célestin Yandal, le jeune maire de la ville de Touboro, issu des rangs de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), parti d’opposition.

À Lire Après Paul Biya, qui sera le patron du « Grand Nord » au Cameroun ?

Les deux hommes s’affrontent depuis près d’une décennie : le cadet a accédé à la mairie de Touboro en 2013 et a depuis entrepris de s’opposer au puissant chef traditionnel du Nord. Il a ainsi défendu à plusieurs reprises des populations accusant Aboubakary Abdoulaye de violations des droits de l’homme. Des engagements qui lui ont notamment valu de connaître la prison en 2014. Sans que cela ne mette fin à la confrontation. « Nous sommes déterminés à ce que les choses changent », déclare Célestin Yandal, qui ne supporte plus de voir le Grand Nord traité comme du « bétail électoral ».