Politique

En RDC, la loi Tshiani et le poison de la politisation des identités ethniques

Si elle était votée, la loi Tshiani réservant l’accès à la magistrature suprême aux seuls Congolais « de souche » consacrerait l’existence de deux catégories de citoyens. Et saperait la confiance dans les institutions.

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Mis à jour le 18 avril 2023 à 17:18
Yann Gwet

Par Yann Gwet

Analyste politique.

Noël Tshiani reçu au Palais du peuple par le président de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso, le 17 mars 2023. © ASSEMBLEE NATIONALE RDC

Selon Noël Tshiani, candidat à la présidentielle de 2018 en RDC, seuls les citoyens nés de père et de mère congolais sont légitimes à accéder aux plus hautes fonctions de l’État – dont la présidence de la République. Préoccupé par un risque « d’infiltration » de « mercenaires » au sommet de l’État, ce patriote, que l’on présume ethniquement pur, avait déposé en juillet 2021 une proposition de loi barrant la voie du pouvoir aux Congolais ethniquement impurs. Celle-ci avait été rapidement écartée.

Mais le contexte a évolué depuis : Moïse Katumbi, qui a eu la bien curieuse idée de naître d’un père grec et l’audace de rompre avec la coalition pro-Tshisekedi en 2022, a poussé le vice jusqu’à se faire investir candidat à la présidentielle de décembre 2023 par son parti. Désormais, le président de l’Assemblée nationale de la RDC, Christophe Mboso, se montre ouvert à l’examen de la proposition