Dispersion musclée de migrants installés devant le siège du HCR à Tunis

Alors que le HCR vient de suspendre l’examen des dossiers des migrants pour des raisons techniques, la police a délogé les campements de fortune des demandeurs d’asile.

Des migrants installés devant les bureaux de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) après avoir été délogés par la police du siège du HCR à Tunis, le 11 avril 2023. © FETHI BELAID / AFP

Publié le 12 avril 2023 Lecture : 1 minute.

Des demandeurs d’asile et migrants africains qui campaient devant le siège du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Tunis ont été délogés par la police à coups de gaz lacrymogènes, le 11 avril.

Installés dans un camp improvisé de tentes, sans toilettes ni eau pour se laver, ces ressortissants d’Afrique subsaharienne, cherchent à être évacués vers des pays tiers, mais le HCR vient de suspendre l’examen de leurs dossiers. Sur sa page Facebook, l’institution onusienne a précisé avoir stoppé « toutes les activités d’enregistrement et de pré-enregistrement du 31 mars au 17 avril en raison d’une migration du système d’enregistrement et d’identité ». Une suspension « temporaire » qui concerne « toutes les opérations du HCR dans le monde ».

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« Chassés » de plusieurs villes

Le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, Faker Bouzghaya, a affirmé que la police était intervenue « à la demande du HCR » et que 80 migrants avaient été interpellés, dont 30 placés en garde à vue. Ils « bloquent le passage », les riverains ne « peuvent plus sortir de chez eux », a affirmé un habitant du quartier selon lequel cette situation dure « depuis plus de 25 jours ».

Dans une lettre ouverte, un groupe de demandeurs d’asile et migrants d’une quinzaine de pays subsahariens a expliqué qu’ils s’étaient « réfugiés » près du HCR après avoir « été chassés » de plusieurs villes de Tunisie, suite à un discours en février du président Kaïs Saïed pourfendant l’immigration clandestine. « La Tunisie n’est pas sûre et nous ne pouvons plus rester ici », ont-ils écrit, demandant à être « évacués immédiatement vers tout autre pays sûr qui nous accepte et nous respecte en tant qu’être humain ».

(avec AFP)

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