Des manifestations ont été organisées le 8 avril au soir dans différentes villes du Maroc pour protester contre la flambée des prix des denrées alimentaires, à l’appel du Front social, une coalition de partis de gauche et de syndicats.
« Nous dénonçons la politique du gouvernement [d’Aziz Akhannouch] qui avait promis d’être un gouvernement de l’“État social” mais qui s’avère être celui des disparités sociales », a déclaré Abdelkader Amri, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT, gauche).
Des manifestants à Casablanca, Rabat, Marrakech…
À Casablanca, plus d’une soixantaine de personnes ont manifesté leur « ras-le-bol » contre la cherté de la vie sur la place Sraghna, dans un quartier populaire de la mégapole, a constaté une journaliste. « Je n’en peux plus, la vie est devenue pénible à cause de la hausse des prix », a confié Fouad, 21 ans. « Je sens que je n’ai plus d’avenir », ajoute ce jeune apprenti tailleur.
Des groupes de manifestants se sont également rassemblés à Rabat, à Tanger ou encore à Marrakech. « La hausse des prix est une honte », « notre pays est agricole mais les légumes y sont chers », ont scandé quelque soixante protestataires réunis devant le parlement, à la capitale, a rapporté un journaliste.
Près de 10 % d’inflation
Ces manifestations surviennent dans un contexte de forte poussée inflationniste mettant le gouvernement sous le feu des critiques des syndicats, de l’opposition parlementaire et des médias locaux. Le taux d’inflation a atteint 9,4 % au premier trimestre de 2023 contre 4 % à la même période l’an dernier, selon le Haut-commissariat au Plan (HCP). Cette inflation est accentuée par la montée en flèche des prix des produits alimentaires (+18,2 %), en plein mois du Ramadan.
La croissance, elle, a fait un rebond à +3 % au premier trimestre de 2023, contre +0,3 % au cours de la même période l’année passée, selon le HCP. Parallèlement, le 21 mars, la Banque centrale du Maroc (BAM) a relevé, pour la troisième fois depuis septembre 2022, son taux directeur de 50 points de base, à 3 %, afin d’enrayer la hausse des prix qui affecte les ménages modestes et vulnérables. Une décision qui va à l’encontre de la feuille de route du gouvernement qui mise sur une relance économique au royaume.
(avec AFP)