LE MATCH – Le 21 mars aux alentours de 16 heures, une cinquantaine de journalistes attendent avec impatience la traditionnelle conférence de presse d’Abdellatif Jouahri. Unanimement respecté, le gouverneur de la Banque centrale (Bank al-Maghrib, BAM) a la parole rare mais précieuse, tant son franc-parler, ses petites phrases et ses analyses sans concession sur la situation économique du royaume tranchent avec le climat politique ambiant, habituellement dépourvu de relief.
L’événement est d’autant plus attendu que le conseil de BAM venait d’annoncer une hausse du taux directeur – la troisième en six mois – de 50 points de base pour le porter à 3 % afin d’essayer de freiner l’inflation, à 10,1 % en février dernier, du jamais vu depuis les années 1980.