Pourquoi les Marocains, dans leur relation avec Paris, ne font jamais usage de la carte « mémoire des crimes de la colonisation » ? Comment expliquer qu’à la différence d’autres territoires qui ont été occupés par la France, en Afrique notamment, l’histoire de la colonisation et les luttes pour l’indépendance n’y soient pas devenues un terrain d’affrontement ?
N’y a-t-il donc eu aucune violence perpétrée par les autorités françaises ou par les colons qui ont occupé le Maroc pendant les quarante-quatre années qu’a duré le Protectorat, de 1912 à 1956 ? Les Marocains seraient-ils plongés, depuis le retour d’exil de Mohammed V, en 1955, dans une forme d’amnésie collective, comme le soutient l’historien Daniel Rivet dans son Histoire du Maroc (Fayard, 2012) ?