Collier de barbe et cheveux blanchis par les années, casquette de militant vissée sur le crâne, François Ngarambe a passé la main. Vingt et un ans durant, ce septuagénaire discret, à l’allure ascétique, aura été l’autre visage du Front patriotique rwandais (FPR), cette formation qui, à l’heure de souffler sa trente-sixième bougie, se confond avec le Rwanda post-génocide au point d’être souvent qualifié de « parti-État ».
À quelques kilomètres de Kigali, à Rusororo, dans l’imposante Intare Conference Arena qui jouxte ses locaux, le FPR organisait ce week-end son congrès en présence de quelque 2 000 participants. Cette grand-messe bisannuelle comportait un ordre du jour particulier : entériner le remplacement de Ngarambe, vieux lion aussi discret que dévoué qui occupait la fonction de secrétaire général (« SG ») depuis 2002.