Politique

Le SED, cette prison « née de la peur » du régime Biya

Au Cameroun, le secrétariat d’État à la Défense fait office de service d’enquête et – surtout – de lieu de privation de liberté pour les détenus les plus sensibles. Plongée dans un lieu où police et politique ne font qu’un, au service de l’État… et de son chef.

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Par - Envoyé spécial à Yaoundé
Mis à jour le 27 avril 2023 à 10:02

« Le SED est la prison de ceux qui détiennent des informations sur l’État du Cameroun ou sur Paul Biya », résume un visiteur régulier. © Montage JA : Maxar technologies/google earth

Une nouvelle fois, un attroupement s’est formé sous le soleil de l’après-midi de Yaoundé. En ce 3 mars, les journalistes ont repris leur poste d’observation favori, à quelques encablures des rives du lac municipal de Yaoundé, en plein centre de la capitale.

Quelques têtes connues se présentent à la guérite du secrétariat d’État à la Défense, montrent patte blanche, puis s’engouffrent à l’intérieur du camp militaire. Ces avocats ont désormais l’habitude des lieux. Ils reconnaissent les gardes en faction et les saluent même, parfois distraitement.

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