Pahé : Comment j’ai obtenu d’Ali Bongo qu’il préface mon album

Caricaturiste, bédéiste gabonais.

Publié le 8 février 2012 Lecture : 3 minutes.

Gabon : faut-il croire à l’émergence ?
Issu du dossier

Gabon : faut-il croire à l’émergence ?

Sommaire

Le projet est né pendant la campagne présidentielle de 2009 au Gabon. Sur mon blog, le Blog de Pahé. Chaque jour, je postais un dessin relatif à l’élection et, cette dernière terminée, je me suis dit : « Pourquoi ne pas faire un album ?… » Ali’9, roi de la République gabonaise était né.

Avant d’aller en impression, je voulais que les différents acteurs de la classe politique gabonaise donnent leur avis sur le livre en y apposant leur préface. Une copie du bouquin a été envoyée via mes contacts à Zacharie Myboto et Mba Obame, de l’Union nationale, ainsi qu’à Ali Bongo Ondimba. Personne n’a répondu. J’ai donc contacté Plantu [dessinateur du quotidien français Le Monde, NDLR], qui a accepté de faire la première préface. Mais fin 2010, alors que j’étais chez mon éditeur à Genève, où le livre était imprimé, des amis m’ont informé de l’arrivée d’Ali dans ma province natale.

la suite après cette publicité

Hop ! J’ai pris le premier avion avec tous mes bouquins, direction le Gabon. À Oyem, j’ai commencé à en vendre non loin du palais. Un exemplaire est arrivé je ne sais comment entre les mains d’Ali… et ses conseillers m’ont appelé pour me dire que le président de la République voulait me rencontrer.

En arrivant presque en courant au palais, une image m’a plu : le mec était avec la première dame, Sylvia, et le Premier ministre, Paul Biyoghe Mba, en train de se marrer sur un dessin de Pierre Mamboundou [leader de l’Union du peuple gabonais, décédé depuis, NDLR]. Bingo ! J’étais aux anges. Ali a été surpris de découvrir que c’était moi l’auteur. Et moi qui pensais que j’étais fiché ! Il a dit qu’il connaissait mon boulot mais me trouvait souvent assez dur.

Pour mettre un peu la pagaille, j’ai parlé de l’adaptation de ma BD La Vie de Pahé en dessin animé, Le Monde de Pahé, 75 épisodes de sept minutes, diffusé sur la RTBF et France 3, et qui, deux ans après sa sortie, n’est toujours pas visible sur les chaînes publiques gabonaises alors qu’il passe dans les pays voisins. La première dame a promis de trouver une solution. Depuis, j’attends encore.

Pendant l’entretien, Ali a vu que le bouquin était préfacé par Plantu. Je lui ai expliqué que je lui avais fait parvenir un exemplaire, en vain. Il a donc juré sur la tête de toutes ses copines de me préfacer le prochain Ali’9. Deux semaines plus tard, un appel de la présidence : ma préface était prête, signée par le président himself. Merci prési ! Sachant que les 300 exemplaires d’Ali’9 ont été vendus en vingt-quatre heures, sûr qu’avec le nouveau tirage de 1 000 exemplaires et la préface du président, l’histoire va se répéter…

la suite après cette publicité

La suite, Laissez-nous avancer !, je l’ai dédiée à feu Pierre Mamboundou. C’est l’histoire de l’arrivée de l’« Émergence » au Gabon. C’est plus dur qu’Ali’9, je me suis lâché. La plupart des dessins ont d’ailleurs été refusés par certaines rédactions.

Enfin, j’ai terminé la nouvelle maquette de Gabonaises… Gabonais…, mon premier recueil de caricatures, qui expliquait la politique d’Omar Bongo Ondimba. Publiée en 2006, cette BD est introuvable aujourd’hui, je vais donc la rééditer et faire un buzz pour le prochain anniversaire de la disparition d’Omar Bongo, en juin 2012… À sa première parution, j’avais entendu des rumeurs disant que papa Bongo l’avait lue. Son verdict ? Il me trouvait fou

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Lord Ékomy Ndong (à g.) et Maât Seigneur Lion. © D.R.

Gabon : les bons mots de Movaizhaleine