Huit collaborateurs de l’ex-patron français Jacques Bouthier ont été renvoyés devant un tribunal criminel à Tanger, notamment pour « traite d’êtres humains » et « harcèlement sexuel », ont informé les avocates des parties civiles le 16 mars.
Les huit accusés – six Marocains, dont deux femmes, et deux Français – sont poursuivis pour « traite d’êtres humains », « harcèlement sexuel », « incitation à la débauche » et « non dénonciation de crimes tentés ou consommés », a détaillé l’avocate des parties civiles, Nezha Khoubiza.
Quatre accusés sont actuellement en détention tandis que les quatre autres vont pouvoir comparaître libres, a précisé Me Karima Salama, une autre avocate. « Un neuvième suspect dans l’affaire, un Français, est mort dans un accident de la route récemment », a-t-elle ajouté, sans autre détail.
Confessions rares
L’affaire a éclaté au Maroc à la suite de plaintes d’anciennes employées d’une filiale marocaine du géant du courtage Assu 2000 (rebaptisé Vilavi), déposées en juin 2022 à Tanger. Les faits présumés se sont produits entre 2018 et avril 2022 dans des succursales de Tanger du groupe dirigé à l’époque par Jacques Bouthier.
Au total, six plaignantes se sont constituées partie civile. Elles avaient témoigné de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d’intimidations, et ce dans un climat de précarité sociale. Des confessions rares au Maroc où les victimes d’abus sexuels sont souvent stigmatisées par la société.
Âgé de 76 ans, Jacques Bouthier a été mis en examen et incarcéré fin mai 2022 à Paris pour traite d’êtres humains, viols et agressions sexuelles sur mineures. En revanche, il n’est pas poursuivi à ce stade au Maroc.
(avec AFP)