Meilleurs aéroports : mais où sont les ouest-africains ?

Malgré la présence du Maroc, le classement africain de Skytrax fait la part belle aux anglophones. Et si la faute en revenait davantage au questionnaire soumis aux usagers qu’à la qualité des infrastructures ?

L’aéroport de Casablanca, au Maroc. © SERGE ATTAL/ONLYWORLD via AFP

Nelly Fualdes © Vincent Fournier pour JA

Publié le 17 mars 2023 Lecture : 2 minutes.

En 2023 encore, ni le très jeune et très correctement équipé Aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) de Dakar, ni l’aéroport Houphouët-Boigny d’Abidjan, qui a fait ces dernières années des efforts considérables sur le volet environnemental, ni le tout récent aéroport international Houari-Boumédiene, à Alger, ne pourront afficher de macaron pour se revendiquer parmi les dix meilleurs aéroports du continent.

En effet, le classement Skytrax, qui se base sur des enquêtes consommateurs et fait référence en matière de compagnies aériennes, mais aussi d’aéroports, fait la part belle aux anglophones, et notamment à l’Afrique du Sud. Quatre de ses infrastructures se hissent dans le top 10 africain, avec Le Cap (1er), Durban (2e), Johannesburg (3e) et Bloemfontein (10e).

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Côté francophone, seul le Maroc arrive à se placer, avec Casablanca en 4e position et Marrakech en 6e, entre Maurice (5e) et Addis-Abeba (7e), et devant Kigali (8e) et Nairobi (9e).

Propreté des toilettes et amabilité des services d’immigration

Alors, les infrastructures ouest-africaines et algériennes sont-elles vilipendées par leurs usagers ? Ou la réponse ne serait-elle pas à trouver dans la méthodologie d’un classement, en particulier dans la langue de son questionnaire, disponible en anglais, en espagnol et en chinois, mais pas en français ? D’ailleurs, si « plus de 100 nationalités » sont représentées par les répondants, cela en laisse de nombreuses autres absentes dans cette enquête qui s’est déroulée d’août 2022 à février 2023.

Reste que le principe de Skytrax, indépendant de toute organisation commerciale et libre de charge pour les infrastructures qui y apparaissent, est fort utile pour les consommateurs, qui y livrent leur ressenti tant sur la propreté des toilettes, le choix des bars ou la disponibilité du wifi que sur l’attitude du personnel de l’immigration en passant par – ironie de l’histoire – les compétences en langues étrangères des employés !

On y apprend ainsi que l’aéroport du Cap est jugé le plus propre du continent et comme celui qui dispose du meilleur personnel, tandis que Durban assoit une vocation régionale, et que l’InterContinental OR Tambo, à Johannesburg, remporte la palme du meilleur aéroport en Afrique.

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Lot de consolation

Côté international, Doha, hub de Qatar Airways, se voit ravir la première place par Singapour Changi, Tokyo Haneda complétant le trio de tête. Paris CDG est 5e, devant Istanbul (6e) et Munich (7e).

Un lot de consolation, tout de même, pour l’AIBD : le 6 mars, l’aéroport a reçu pas moins de trois prix de l’ACI, le Conseil international des aéroports. Il est ainsi sacré meilleur aéroport africain pour la catégorie 2 à 5 millions de passagers, avec, en sus, la palme de l’aéroport « le plus agréable » et celle de la structure « la plus propre » du continent.

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Il partage la vedette avec l’aéroport Mohammed V de Casablanca, sacré meilleur aéroport africain de plus de 5 millions de passagers, avec un prix pour la facilité offerte aux voyageurs et un autre pour la disponibilité de son personnel. L’aéroport Moi de Mombasa au Kenya décroche le titre de meilleur aéroport pour les structures de moins de 2 millions de passagers.

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