En ce 19 octobre 2022, la salle feutrée du Conseil de sécurité de l’ONU a des airs de ring de boxe. Abdoulaye Diop ne retient pas ses coups contre son adversaire préféré, qu’il pilonne sans retenue depuis des semaines : la France. Devant l’assemblée, le ministre malien des Affaires étrangères accuse les autorités françaises d’avoir commis « des actes graves d’agression et d’espionnage » à l’égard de son pays.
À l’en croire, Paris arme des groupes jihadistes et viole l’espace aérien du Mali. Son gouvernement a les preuves de ce qu’il avance, ajoute-t -il, menaçant, et il les dévoilera lors d’une « réunion spécifique » du Conseil de sécurité. Face à lui, l’ambassadeur Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France aux Nations unies, s’offusque et dénonce des accusations « mensongères ». Six mois plus tard, lesdites preuves n’ont toujours pas été apportées.