Algérie, Maroc, Tunisie… l’esclavage, socle du racisme anti-Noirs

Si l’histoire de la traite arabo-musulmane des Noirs est encore en friche, elle semble être au cœur de la perception qu’ont les Maghrébins des Subsahariens. L’esclavage, avec son lot de complexes identitaires et d’amalgames, est-il à la racine du mal ? Éléments de réponse.

Au XVIIe siècle, le sultan du Maroc Moulay Ismaïl (1645-1727) créé la polémique en mettant sur pied une armée noire, la Garde des Abid Al Boukhari, qui mobilise 60 000 soldats (tableau d’Eugène Delacroix, « Le Sultan du Maroc », 1862). © Montage JA; Photo12/Alamy

CRETOIS Jules

Publié le 24 mars 2023 Lecture : 6 minutes.

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Les racines du racisme au Maghreb

De la période de la traite arabo-musulmane à la naissance d’une xénophobie moderne, les pays du Maghreb ne sont pas épargnés par le racisme. Pour comprendre ce phénomène, un petit détour historique s’impose.

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MAGHREB : AUX ORIGINES DU RACISME ANTI-NOIRS (1/3) – « L’esclavage forme le socle essentiel de la violence, du populisme et du racisme que nous vivons aujourd’hui en Tunisie », estime Salah Trabelsi, maître de conférences en histoire et civilisation du monde arabe et musulman à l’Université Lumière-Lyon 2, membre du conseil scientifique du Centre international de recherches sur l’esclavage (EHESS-CNRS). « Dans le monde musulman, au Maghreb, l’esclavage a été constant, poursuit ce Tunisien à la peau noire. Il s’étale sur plus de quatorze siècles et subsiste encore en Libye et en Mauritanie. Mais sa spécificité, c’est qu’il asservissait aussi bien les Noirs que les Blancs. »

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