Orascom, Dangote, TGCC… Qui sont les 40 champions africains du BTP ?

Les industriels du bâtiment et des travaux publics redressent la tête à des rythmes variables sur le continent, comme le montre notre classement des 500 Champions africains 2023. De son côté, le cimentier Dangote s’envole.

Les acteurs du BTP africain doivent affronter, depuis 2020, l’augmentation du prix des matériaux et les ruptures des chaînes logistiques. © Montage JA; Adobe Stock

Publié le 15 mars 2023 Lecture : 3 minutes.

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[Exclusif] Le classement 2023 des 500 champions africains

Quelles sont les compagnies les plus performantes du continent ? Découvrez notre classement exclusif des 500 champions africains.

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500 CHAMPIONS AFRICAINS – Ponts, autoroutes, logements, bâtiments industriels et autres centres commerciaux… le secteur de la construction compte parmi les toutes premières activités économiques du continent. En sortie de crise sanitaire, il s’est redressé à des rythmes variables selon les pays et les segments de marché. Outre des retards dans les projets, les acteurs doivent affronter, depuis 2020, l’augmentation du prix des matériaux et les ruptures des chaînes logistiques.

Dans ce contexte, par exemple, au Maroc, sur le marché de l’immobilier, l’activité du promoteur Addoha a, fait quasiment du sur-place en 2021 (+ 2,5 %) avant de se relancer fortement l’exercice suivant (+ 17 %), avec une très forte accélération fin 2022.

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Orascom Construction solide leader

Notre classement sectoriel regroupe toutes les entreprises de la filière (promoteurs, bureaux d’études, constructeurs, fournisseurs de matériaux…). À périmètre constant sur 38 entreprises totalisant un chiffre d’affaires de 30,4 milliards de dollars, l’activité progresse de près de 8 %.

Traditionnel leader, le géant égyptien du BTP Orascom Construction décroche une nouvelle fois la première marche du podium. Le groupe qui publie ses comptes en dollars, ne connaît une hausse d’activité que de 5,1 %. Un chiffre qui cache une contre-performance de son importante branche nord-américaine. Sur la seule zone Afrique-Moyen-Orient, Orascom conduit par Nassef Sawiris a vu son chiffre d’affaires s’envoler de 18,3 % en 2021, porté par la relance post-Covid des projets d’infrastructures en Égypte (transport, villes nouvelles…) et sur ses autres marchés.

À ce titre, dans sa dernière étude sur la construction en Afrique parue en 2021, le consultant Deloitte recensait 462 projets majeurs sur le continent, représentant une valeur de 521 milliards de dollars, un chiffre en hausse de 30,7 % en valeur sur 2020.

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WBHO dégringole

Toujours côté constructeurs, Orascom est suivi dans notre classement par son compatriote The Arab Contractors. Celui-ci supplante cette année le sud-africain Wilson Bayly Holmes-Ovcon (WBHO) qui chute fortement dans notre Top 500. De fait, WBHO s’est séparé en 2021 et 2022 de ses filiales en Australie. En difficulté, ces activités pesaient environ la moitié du chiffre d’affaires. Ainsi délesté, WBHO n’a pourtant pas fait une excellente année. Le chiffre d’affaires en rands sur son nouveau périmètre recule de plus de 10 % en raison d’une méforme de ses activités sur le continent, hors Afrique du Sud.

En 2021, Deloitte recensait 462 projets majeurs sur le continent, représentant une valeur de 521 milliards de dollars

Autre groupe sudafricain de construction qui a longtemps trusté les premières de nos classements, Group Five, lui, n’y figure plus. Il est en quasi faillite. À l’inverse, son compatriote Murray & Roberts Holdings, fait une excellente année et pointe juste derrière les deux poids lourds égyptiens. Ce groupe spécialisé dans les travaux miniers et l’aménagement des sites énergétiques en Afrique, Australie et Amérique du Nord bénéficie à plein de la relance de ces secteurs au plan mondial. À fin juin 2002, son activité sur douze mois fait un saut de plus de 35 %. Ceci en dépit des difficultés de sa filiale australienne Clough, placée sous administration judiciaire et finalement reprise par l’Italien Webuild en février 2023. Pour retrouver des marges de manœuvre financières, Murray & Roberts Holding vient par ailleurs de vendre au fonds néerlandais Interroll, sa part de 50 % dans la concession du train régional Gautrain en Afrique du Sud.

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Dangote reste insatiable

À noter, la très belle performance de Julius Berger Nigeria (lire article dans notre dossier par ailleurs), en forte croissance ces dernières années. Cette ex-filiale de Bilfinger voit son activité bondir de 40 % en nairas.

Au Maroc, par effet de rattrapage post-Covid et de dynamique commerciale, TGCC a vu son chiffre d’affaires croître de moitié en 2021. Ce groupe s’est aussi illustré par son introduction à la bourse de Casablanca, fin 2021, opération peu fréquente en Afrique dans un secteur où les entreprises familiales constituent le gros des bataillons.

Du côté des industriels des matériaux, Dangote Cement demeure le champion africain incontesté avec des cimenteries dans dix pays. Le cimentier s’affiche en grande forme : il a ainsi enregistré en 2021 une hausse du son chiffre d’affaires en monnaie nigériane de 33,8 % à 684,6 milliards de nairas pour seulement 13,8 % de hausse en volume (29,3 millions de tonnes sur l’ensemble de ses marchés), montrant un fort effet prix sur ce marché. Le groupe d’Aliko Dangote n’en a pas moins dégagé l’Ebitda le plus élevé de son histoire à 88,8 milliards de nairas. Insatiable, il vient de signer la construction de sa quatrième cimenterie au Nigeria, dans l’État d’Ogun.

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