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[Exclusif] Le classement 2023 des 500 champions africains
500 CHAMPIONS AFRICAINS – En 2021, les pays du Maghreb ont tous rebondi fortement après une année Covid qui les a marqués au fer rouge. Le Maroc est passé de -7,2 % de croissance en 2020 à +7,9 % en 2021, l’Algérie de -5,1 % à +3,5 %, la Tunisie de -8,8 % à +4,4 %.
L’Égypte, seul pays de la région à ne pas avoir basculé dans la récession en 2020 (+3,6 %), a vu ce chiffre très légèrement se tasser en 2021 (+3,3%). Un retour vers la croissance qui se traduit naturellement dans notre classement.
Envolée des cours de l’acier
En particulier, les producteurs d’acier ont pu bénéficier de cours records au plus fort de la crise Covid, avec un prix multiplié par quatre entre juin 2020 et septembre 2021. Le premier d’entre eux, l’égyptien Ezz Steel, est quatrième du classement avec une augmentation de chiffre d’affaires de près de 75 % en dollars d’une année sur l’autre. Pas rassasié, celui-ci vient d’accroître ses capacités en 2022 en investissant dans un nouvel atelier de 1,6 million de tonnes à Suez.
Une envolée des prix de l’acier qui a eu un effet quasi équivalent pour Maghreb Steel et Sonasid, les deux sidérurgistes marocains, dont les revenus exprimé en dollars ont augmenté respectivement de 61% et 40%.
Les groupes marocains à la fête
D’autres entreprises du royaume ont également obtenu de très bon résultats, comme le sucrier Cosumar, qui frôle désormais le milliard de dollars de revenu, le groupe d’outsourcing de Karim Bernoussi, Intelcia, qui ne cesse chaque année de grimper dans ce classement au gré de ses investissements à travers l’Afrique mais aussi en Europe, ou encore le minier Managem qui a profité de ses bons résultats pour mettre la main, au début de 2023, sur plusieurs actifs aurifères du canadien Iamgold en Afrique de l’Ouest contre 280 millions de dollars.
Enfin, comment ne pas citer parmi les compagnies chérifiennes le géant des engrais OCP qui continue de surfer sur les prix haussiers du phosphate et dont le chiffre d’affaires a plus que doublé en quatre ans à 9 milliards de dollars en 2021 ? Deuxième de ce classement régional, il est désormais aux portes du TOP 10 dans le classement des 500, à la 11e place.
La livre égyptienne dévisse
Les entreprises algériennes, assez peu présentes dans notre classement au vu de la taille de l’économie du pays, n’ont pas, mis à part Sonatrach (voir par ailleurs), effectué de bonds notables. Quant à la Mauritanie, elle est présente au travers du seul minier Snim, mais avec une très belle performance pour l’opérateur public (+35 % de revenus), conséquence essentiellement d’un prix moyen du minerai de fer en hausse (+30% entre 2020 et 2021).
Enfin, si les groupes tunisiens n’ont pas surperformé en dehors du groupe agro-industriel Poulina (+18 % de revenus entre 2020 et 2021), plusieurs font leur entrée ou leur retour dans le classement dont les deux family business emblématiques Mabrouk et Elloumi.
L’an prochain pourrait être le théâtre de grands bouleversements alors que les entreprises égyptiennes, très présentes au sein de ce classement, devront payer un lourd tribut aux dévaluations successives de la livre égyptienne, qui ont fait perdre à cette dernière près de 33 % de sa valeur en 2022, et au renchérissement du prix de l’énergie.