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Barthelemy Toguo, artiste d’art contemporain camerounais. © Mario FOURMY/SIPA.

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Le Cameroun dans l’expectative

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Au Cameroun, Martinez Zogo, l’affaire de trop pour Paul Biya

L’assassinat du journaliste a jeté de l’huile sur un feu qui couve depuis déjà plusieurs années. La rue réclame justice, tandis que les plus mesurés demandent du changement dans les sphères politiques. Le chef de l’État saura-t-il leur répondre ? Ou maintiendra-t-il le couvercle sur ces aspirations ?

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Mis à jour le 29 mars 2023 à 18:37
Mathieu Olivier

Par Mathieu Olivier

Mathieu Olivier est journaliste politique et d'investigation, spécialiste notamment du Cameroun et de la Centrafrique. Il s'intéresse aussi à la politique de la Russie en Afrique.

Le président camerounais Paul Biya (g.) et son ministre de la Justice, Laurent Esso. © MABOUP.

Il était l’une des voix préférées des automobilistes de Yaoundé. L’une de celles que les chauffeurs de taxi et leurs passagers reconnaissaient sans peine. Le verbe haut, le ton rassurant, Martinez Zogo s’adressait aux Camerounais de la rue. Il dénonçait, accusait, menaçait. On l’imaginait, dans le studio d’Amplitude FM, casque sur les oreilles, le doigt rageur et brandi vers sa cible. L’animateur n’était pas un exemple, ses diatribes étaient truffées de conditionnels et ses réquisitoires manquaient souvent de preuves. Lors de ses émissions fleuves, il lui arrivait de rendre hommage à la rumeur en assénant que, au Cameroun, il n’y avait « jamais de fumée sans feu ».