Chroniqueur à Walf TV, Pape Ndiaye avait récemment mis en cause l’indépendance de la justice sénégalaise dans le renvoi, le 18 janvier dernier, devant une chambre criminelle de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de viols par une employée d’un salon de beauté.
Le journaliste avait notamment affirmé que la majorité des juges du parquet général s’étaient prononcés en faveur d’un non lieu, contre l’avis, selon lui, du procureur général, qui leur a dit accomplir dans ce dossier la volonté du gouvernement pour un procès de l’opposant.
« Les informations [sur l’inculpation et l’incarcération de Pape Ndiaye] sont exactes », a déclaré ce mercredi 8 mars Moussa Sarr, son avocat, confirmant des informations livrées par la Coordination des associations de presse (CAP), une confédération syndicale.
Charges retenues
Selon Me Sarr, le journaliste est accusé de « provocation d’un attroupement, d’outrage à magistrat, d’intimidation et de représailles contre un membre de la justice, de discours portant du discrédit sur un acte juridictionnel, de diffusion de fausses nouvelles et de mise en danger de la vie d’autrui ».
L’affaire Sonko est source de tensions depuis au moins deux ans au Sénégal. L’opposant a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, sur plainte de l’employée du salon de beauté où il allait se faire masser. Il dénonce un complot du pouvoir pour torpiller sa candidature à la présidentielle de 2024.
Pape Ndiaye est le deuxième journaliste incarcéré ces derniers mois au Sénégal, après Pape Alé Niang. Ce journaliste du site d’informations Dakar matin,a été arrêté deux fois en novembre et décembre pour notamment « divulgation d’informations de nature à nuire à la Défense nationale » et « diffusion de fausses nouvelles », également autour de l’affaire Sonko. Il est depuis sous contrôle judiciaire.
(avec AFP)