Hassanein Hiridjee reçoit dans les bureaux parisiens du groupe Axian, qu’il dirige, sourire aux lèvres et peu avare de son temps. Il faut dire que le sujet de l’interview le passionne : on va parler d’art, de cette fondation qu’il a créée il y a un peu plus de cinq ans pour soutenir la création artistique africaine – malgache en particulier –, ainsi que du nouvel espace qui ouvre aujourd’hui ses portes à Antananarivo. Il accueille pour cette inauguration « Bientôt je vous tisse tous », une grande exposition consacrée à Madame Zo, figure de proue de la scène artistique malgache décédée en 2020 – hommage à une plasticienne qui a beaucoup compté dans les choix de l’homme d’affaires devenu collectionneur et mécène.
Jeune Afrique : De quand date votre rencontre avec le monde de l’art contemporain ?
Hassanein Hiridjee : Je me passionne pour l’art depuis plus de vingt ans. Mon intérêt s’est accentué grâce à ma rencontre avec Madame Zo, qui m’avait été présentée par un ami commun. C’était une femme très discrète, très renfermée. Je l’ai interrogée sur ce qu’elle faisait, sur son parcours. Elle est restée sur la réserve, au début, mais j’ai beaucoup aimé son raisonnement, son cheminement et le travail qu’elle réalisait avec des matériaux recyclés : cuivre, bandes magnétiques, textiles…