Journaliste, éditeur, auteur, voyageur et, bien sûr, cavalier, Jean-Louis Gouraud, qui fut aussi rédacteur en chef de Jeune Afrique dans les années 1970, sillonne le monde depuis des décennies. Dans son dernier ouvrage dont le titre (Heureux qui communiste a fait un beau voyage…) est déjà tout un programme, il revient avec verve sur certains des personnages qui l’ont marqué le plus durablement : Thomas Sankara, Bachar al-Assad notamment, mais aussi Mouammar Kadhafi, peut-être le « chef d’État » – titre inexistant dans l’ex-Jamahiriya – avec lequel le journaliste français a entretenu la relation la plus suivie.
Intéressé tant par l’homme, pour le moins surprenant, que par ses idées et le système politique qu’il tentait de mettre en place, Jean-Louis Gouraud a consacré deux livres d’entretiens au « Guide » libyen, qualifié de « personnage complexe, aux facettes multiples ». De 1983 à 2007, tous deux se sont vus en tête-à-tête une trentaine de fois, échangeant tant sur la politique que sur les chevaux – une passion commune – et les relations diplomatique mouvementées entre Tripoli et Paris.
C’est dire combien le chapitre qu’il consacre à Mouammar Kadhafi dans son dernier livre, et dont nous reproduisons ici des extraits, regorge d’opinions et d’anecdotes qui n’appartiennent qu’à lui.