Il aura fallu attendre la clôture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) pour voir Ibrahim Traoré, le jeune président de la transition burkinabè, s’avancer sur scène. C’est de ses mains que Youssef Chebbi, le réalisateur du film Ashkal, un polar sociétal sur la Tunisie contemporaine, a reçu l’Étalon d’or, la plus prestigieuse des récompenses.
Pourtant, depuis l’ouverture de cette 28e édition le 25 février dernier, le capitaine Ibrahim Traoré, auteur du deuxième putsch qu’a connu le pays en 2022, était dans tous les esprits. Le patriotisme a été brandi comme principal message de ce Fespaco pas comme les autres. Les portraits de Nelson Mandela, Kwame Nkrumah et, bien sûr, de Thomas Sankara ont défilé sur les écrans géants. Le président de la transition lui-même a été acclamé par l’assistance du Palais des sports de Ouaga 2000 à chaque mention de son nom.
Malgré le défi sécuritaire que représente l’organisation du Fespaco dans ce pays ravagé par les attaques terroristes, les autorités de transition étaient bien décidées à en faire une vitrine de leur idéologie et de leur politique.