Économie

Le Burkina Faso ferme plus de quarante mines d’or pour « raisons de sécurité »

Les autorités burkinabè ont ordonné la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » de 43 sites d’orpaillage dans le nord-ouest du Burkina Faso, en proie aux violences jihadistes.

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Mis à jour le 1 mars 2023 à 18:09

Orpaillage du minerai pour séparer les micropepites d’or de la roche au Burkina Faso. © Jacques Pion/Hans Lucas

Dans un arrêté daté du 27 février et publié mercredi, le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, somme 43 sites « d’exploitations artisanale d’or » de fermer « jusqu’à nouvel ordre ».

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Selon un source sécuritaire, « cela répond au besoin de limiter, voire réduire à néant le trafic des explosifs sur ces sites artisanaux très souvent détournés au profit des groupes armés terroristes (…) Il s’agit aussi d’assécher les sources de revenus de ces groupes dont certains rançonnent les sites miniers qui échappent au contrôle de l’État. »

Exploitation sauvage

La Boucle du Mouhoun, frontalière du Mali, est régulièrement frappée par des attaques meurtrières de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou l’État islamique. Malgré l’interdiction de l’orpaillage artisanal, les autorités burkinabè peinent à contrôler cette exploitation sauvage, exercée par plus d’un million de personnes. Début février, au moins 10 personnes avaient été tuées lors de l’éboulement d’une mine d’or artisanale de l’ouest du Burkina Faso, selon des responsables d’une association d’orpailleurs.

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Avec environ 70 tonnes par an, la production des mines d’or légales est devenue en une douzaine d’années le premier produit d’exportation du Burkina Faso, devant le coton. Le secteur artisanal génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines.

(avec AFP)