Le directeur général de l’Agence française de développement (AFD), Dov Zerah, a découvert avec « stupéfaction » qu’il aurait, si l’on en croit une facture publiée dans le cadre de notre enquête sur la gestion de la Cemac (J.A. no 2673, du 1er au 7 avril 2012), participé à une réception donnée dans un grand hôtel parisien par le président de la Commission, le Camerounais Antoine Ntsimi. Cette facture de 19 940 euros, qui aurait été payée cash par Ntsimi, puis présentée pour remboursement auprès de la Cemac, fait mention d’une réception organisée « dans le cadre de la signature de la convention de financement ABG [Aide budgétaire globale, NDLR] française ».
Or non seulement Dov Zerah affirme n’avoir jamais mis les pieds à cette réception, dont on ne trouve nulle trace dans son agenda, mais il juge « extrêmement curieux » qu’elle ait pu se tenir à Paris, le 14 février, alors que la convention d’aide budgétaire qui lui aurait servi de prétexte a été signée neuf jours plus tard à… Bangui, au siège de la Cemac. Très remonté, le DG de l’AFD estime qu’il s’agit là d’une fausse facture et que sa qualité a été utilisée à son insu et à ses dépens pour la rendre plus « crédible ». Il envisage donc de saisir la justice.