Politique

L’Afrique du Sud défend ses exercices navals avec la Russie

L’armée sud-africaine a justifié sa décision d’accueillir des exercices conjoints avec les marines russe et chinoise. Controversés, ils ont commencé ce mercredi 22 février – peu avant le premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine – et inquiètent les Occidentaux.

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Mis à jour le 23 février 2023 à 11:02

La frégate militaire russe Admiral Gorshkov, au port de Richards Bay, en Afrique du Sud, le 22 février 2023. © Guillem Sartorio / AFP

« Il y a une différence entre le militaire et le politique », a déclaré le général Siphiwe Sangweni, responsable des opérations conjointes au sein des forces armées sud-africaines, lors d’une conférence de presse au port de Richards Bay. L’armée est « guidée par le gouvernement » mais doit aussi apprendre de nouvelles compétences auprès d’autres armées pour protéger le pays et contribuer aux missions internationales de maintien de la paix, a-t-il expliqué. Ainsi l’armée sud-africaine a-t-elle défendu sa décision d’accueillir des exercices navals controversés avec la Russie et la Chine, qui ont commencé le mercredi 22 février.

Coopération et coordination

« D’autres pays auront certes une autre approche que nous » de ces exercices conjoints avec Moscou et Pékin mais « chaque pays est souverain et a le droit de gérer les choses comme il considère qu’elles doivent l’être », a souligné le général Siphiwe Sangweni. « La coopération et la coordination avec toutes les autres armées est quelque chose de très important pour nous », a-t-il ajouté.

L’Afrique du Sud a annoncé le mois dernier l’organisation de ces exercices « dans le but de partager des compétences et des connaissances opérationnelles », en précisant que la Russie en était le pays pilote.

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Les opérations, qui impliquent plus de 350 militaires sud-africains, doivent se poursuivre pendant plusieurs jours au large de Durban (sud-est), plus grand port d’Afrique australe sur l’océan Indien, et de Richards Bay, à quelque 180 km plus au nord. Une frégate militaire russe équipée de missiles hypersoniques Zircon et un navire de guerre chinois doivent notamment y participer.

Pas de tirs de missile hypersonique

Dans un communiqué publié mercredi, l’armée russe a affirmé que la frégate russe sera utilisée dans le cadre d’un exercice visant à lutter contre les menaces à la sécurité en mer. Il y aura des manœuvres des navires des trois pays simulant la libération d’un navire capturé par des pirates et « des tirs d’artillerie », qui n’incluront pas de tirs de missile hypersonique, a précisé Oleg Gladkiy, le commandant de la marine russe.

Un communiqué conjoint lu par un responsable sud-africain a lui aussi indiqué qu’aucun missile ne serait tiré depuis la frégate russe lors de ces exercices. Le Brésil participe en tant qu’observateur à ce deuxième exercice de ce type impliquant l’Afrique du Sud, la Chine et la Russie.

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Ces opérations conjointes suscitent l’inquiétude des États-Unis et de l’Union européenne (UE), qui les jugent particulièrement inappropriées à quelques jours du premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine.

L’Afrique du Sud a affirmé adopter une position neutre depuis le début de cette invasion, lancée le 24 février dernier, refusant de se joindre aux appels occidentaux à condamner Moscou et disant préférer le dialogue pour mettre fin à la guerre.

(avec AFP)