
Moussa Kaka la célèbre voix de RFI est un patron de médias heureux. © Djibo Tagaza pour J.A.
Après son arrestation par le régime de Mamadou Tabdja, Moussa Kaka est un homme de médias reconnu au Niger, et qui (s’)investit dans la radio.
À chaque événement d’importance au Niger, sa voix résonne, ponctuée d’un « Moussa Kaka, Niamey, RFI ». Si tous les auditeurs de la radio francophone le connaissent, combien savent que ce journaliste est aussi chef d’entreprise ? Ils sont plus nombreux, en revanche, à se souvenir de son arrestation, en 2007, par le régime de Mamadou Tandja, qui lui reproche ses contacts avec la rébellion touarègue. « En m’arrêtant, Tandja m’a rendu plus célèbre », constate Moussa. D’autant que RFI et Reporters sans frontières (RSF), l’ONG dont il est le correspondant local, ont mené une campagne de soutien jusqu’à sa libération, au bout de un an et dix-sept jours.
Pendant sa détention, Saraounia, la radio qu’il a fondée en 1999, a continué d’émettre sur ses cinq antennes locales. En avril 2011, la petite entreprise est passée à la vitesse supérieure en obtenant une fréquence de télévision, grâce « à la vente de deux villas et à un prêt bancaire sur trois ans ».
Désormais, le groupe Radio Télévision Saraounia (RTS) emploie près de 100 collaborateurs, dont 45 à Niamey et 28 uniquement pour la télévision. C’est surtout la radio qui permet pour l’instant d’équilibrer les comptes, la chaîne de télévision faisant face à une forte concurrence (lire p. 114). Comment se distinguer dans ce paysage audiovisuel ? « Par le professionnalisme », répond Moussa. Évidemment. Il a déjà un nouveau projet pour parachever le groupe, celui de créer un quotidien.
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